Suis-je une droguée ?
Trop courte innocence, trop forte curiosité
Par mimétisme on finit tous par y goûter.
Et quand dans les veines, le poison se propage
Insidieusement commencent les ravages.
Mais déjà il est trop tard pour se rétracter
Le cerveau, le cœur, l’âme, tout est infecté.
La toxine est exquise, l’ivresse, un régal
Allégresse et volupté, sans aucun égal.
Mais la morphine divine vient à manquer,
Le mal au cœur du bonheur enfin démasqué,
C’est l’éveil douloureux d’une extase trop brève.
Une éternité d’enfer, l’abolition du rêve.
Désintoxication, et réadaptation
Ne précède que de peu la réinfection
Car il est illusoire de se penser guérit
Malgré leur douceur, les jours sobres sont trop gris.
Facile est la rechute, dur la tentation
Car malgré la haine, parfois, et l’affliction
Le combat déjà est perdu, comme mon âme.
Sans défense est mon cœur, il a rendu les armes.
Amour, Si doux et si dur, virus pernicieux.
Amour drogue terrible, délit délicieux...